dimanche 28 octobre 2012

TERNANT

Aujourd'hui, je vous propose de continuer à parcourir le canton de Fours en découvrant le village de Ternant.

EN CLIQUANT ICI vous aurez le détail du parcours

 Il est 9h, le temps est ensoleillé, la température est de 0° et le vent venant du sud souffle à 30kmh. Bref des conditions optimales en plus et en moins.
 Nous partons, Antoine et moi, vers Rémilly. Les herbes givrées sur le bas côté de la route ne laisse aucun doute sur la température ambiante ...

 Après la Nocle-Maulaix, la route remonte dans le bois des Chauffages .... un nom de circonstances !!!
 Nous arrivons à Hiry et nous faisons une halte devant les fours à chaux de la carrière de Pierre calcaire exploitée au moins depuis 1870. Le calcaire est utilisé surtout pour la fabrication de la chaux. Bâti dans la carrière, le four s'appuie sur une dénivellation. Il est constitué d'un grand cylindre vertical dont la hauteur varie entre 6 et 15 mètres.
 A son sommet, les pierres à cuire sont introduites dans le gueulard. Après la combustion qui atteint des températures avoisinant les 1100° C, les couches de pierres sont évacuées par une ouverture à la base de la chaudière. Inutile de dire qu'au vu du 2° ambiant, nous avons eu du mal à quitter cet endroit accueillant ...
 Après avoir gravi à la sortie d'Héry une côte à 12%, nous arrivons à Ternant.
 Première halte : le château (XIIIè-XVè-XIXè siècles) Les premiers seigneurs de Ternant sont issus de la puissante famille de Digoine. En 1285, Guillaume de Digoine rend hommage au comte de Nevers pour "la grande tour de Ternant", entre autres lieux.


 Il ne reste presque rien de la demeure originelle. Remanié et agrandi au XVème siècle pour sa partie centrale; le château, siège de baronnie, devient ensuite une résidence de fermiers puis une boulangerie avec habitations.

La Tour haxagonale (XVème siècle) à l'intérieur de laquelle subsistent deux cheminées monumentales présente une porte en accolade.


Mais la vraie curiosité de Ternant se trouve dans l'Eglise Saint Roch. Ici, vous êtes en présence du retable de la Vierge (milieu du XVème siècle) Huile sur Bois (1,58 x 3,15m).  Ce retable illustre sept épisodes de la vie de la Vierge : le récit commence par l'Annonciation, puis les adieux de la Vierge aux Apôtres précédent la Dormition prprement dite. Ensuite apparaissent les funérailles et la Mise au tombeau et enfin l'Assomption puis le couronnement de la Vierge.

Commandé par Philippe de Ternant et Isabeau de Roye, son épouse, ce retable est destiné à orner la chapelle de leur château de Ternant, dédiée à la Vierge. Il semble avoir été exécuté entre 1444 et 1454 probablement par un atelier flamand, peut être bruxellois.
Sur les volets figurent les donateurs : Philippe de Ternant, accompagné de son patron saint Jean Baptiste, est représenté en tenue "échiqueté d'or et de gueules qui sont des émaux et porte le collier de l'ordre de la Toison d'Or qui lui est décerné en 1430 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne. 
Isabeau de Roye est présentée par Sainte Catherine de Sienne.

De l'autre côté se trouve le Retable de la Passion (fin du XVème siècle) Huile sur bois (2,38 x 5,45m). Commandé vers 1460 à un atelier probablement brabançon par le fils de Philippe de Ternant, Charles, compagnon d'enfance du duc Charles le Téméraire, ce retable retrace le cycle de la Passion. Au centre du retable, la Cruxifixion domine l'ensemble surmontant le groupe de Saint Jean et des saintes Femmes qu'accompagnent les deux donateurs agenouillés.
Le récit qui commence à gauche par l'épisode du jardin des Oliviers est suivi de la scène du portement de Croix.
Sur les volets de droite sont représentés le Christ aux limbes et la Résurrection.
La scène centrale est encadrée d'une pietà et de la Mise au Tombeau.
A côté de l'Eglise se trouve le Monument aux Morts (1923-1925). Ce monument de la Première Guerre Mondiale est un modèle de série proposé sur catalogue par les établissements Rombeau-Rolland de Jeumont dans le Nord qui s'intitule La France au DRapeau. La France est personnifiée par une femme, la t^te recouverte du voile du deuil inclinant un drapeau en berne sur la stèle où sont gravés les noms des 33 hommes de la commune morts au combat. Le monument est entouré de quatre obus et d'un petit mortier.
Nous quittons Ternant pour rentrer sur Saint-Honoré-les Bains.

En cours de route nous croisons un beau taureau dont les frisettes retiennent notre attention. La prise de vue ne l'empêche pas de poursuivre son broutage.
Après avoir traversé Tazilly, nous nous présentons face à la côte de Prairiaux avec son petit pourcentage de 10% qui
nous permet ensuite d'avoir un beau point de vue sur la campagne environnante.

Plus loin, je longe un petit étang qui borde

le château de Ponay (seconde moitié du XIXème siècle). Encadré d'une tour et d'un pavillon, ce château remplace un castel édifié au cours du XVIIème siècle qui succède à une maison forte médiévale. Durant plusieurs siècles, la famille du Crest, liée à de nombreuses familles de la région occupe le fief de Ponay.


Il est 13h quand nous arrivons à Saint Honoré au trme d'un circuit de de 62 kms et de 1014m de dénivelé. A noter, il faisait 9° à l'arrivée ....

samedi 20 octobre 2012

LA NOCLE-MAULAIX

Nous nous enfonçons dans l'Automne mais le temps reste positif. Après trois journées bien ventées, il y a une accalmie ce matin et la température est totalement douce. Je me fixe donc comme objectif de réaliser un circuit qui me conduira vers un village toujours du canton de Fours : La Nocle-Maulaix.

CLIQUER ICI pour avoir le détail du parcours.


 Il est 10h quand je quitte Saint Honoré les Bains. La température est de 21° et le venant du sud ouest souffle à 10 kmh.
 Sur la route, encore des rencontres "de saison" ....
 Après avoir traversé Remilly, 10 kms plus loin, La Nocle est en vue ...
 J'entre dans le village pour m'arrêter un peu plus loin,

 sur la place de l'Eglise, devant un moulin à huile datant de 1776. Ce type de moulin, utilisé pour broyer les noix, est très répandu dans la région aux XVIIIème et XIXème siècle.

 Juste au-dessus se trouve l'Eglise Saint Cyr (1874-1878). Le 23 août 1874 est posée la première pierre de l'église de la Nocle, qui n'est pas entièrement terminée le 31 octobre 1877, jour de sa bénédiction par le curé de la paroisse, M. Esnault. De style roman, elle remplace l'église construite au XIIème siècle, à l'emplacement d'un oratoire du IXème siècle.

 Saint Cyr est très populaire dans la région pour être apparu à Charlemagne, lors du passage de celui-ci à Nevers. Né en Syrie, il subit le martyre avec sa mère, à Tarse. Dès l'âge de 3 ans, il est fréquemment supplicié, sans que cela ne lui provoque de dommage physique apparent.

 Plus loin, j'atteins, à la sortie de la Nocle, l'étang du Marnant
 et son Moulin du XVIIIème siècle. Au Moyen-Age, ce moulin dépend de la seigneurie de La Nocle et au XVIIIème siècle, il est la propriété du maréchal de Villars qui installe une faïencerie à proximité. A cette époque, un plan d'eau sert à faire tourner la roue du moulin avant d'être asséché, puis rempli de nouveau à la fin du XXème siècle.
 Je quitte ce plan d'eau qui est aussi une base de loisirs nautiques (baignade, pêche, voile, pédalo, etc) pour me diriger vers Fours, puis Saint Honoré les Bains.
 Sur la route, ce sera encore un échec pour visiter le château de l'Echelle. 50 kms plus loin, j'arrive à la maison avec un dénivelé de 500m.







samedi 6 octobre 2012

FOURS

Après 15 jours sans sortir, les fourmis me titillent les jambes. Ce matin, beau temps, donc une sortie s'impose et je continue à découvrir le canton de Fours en me fixant justement ce village comme but de promenade.

Pour découvrir le parcours CLIQUER ICI

 Il est 9h quand je quitte Saint Honoré. La température est de 15°, le vent venant du sud souffle à 10 kmh.
 Plus loin j'arrive devant les murs du château de l'Echelle, encore et toujours fermé.
 Je poursuis ma route et franchis l'Alène pour entrer
 à Fours. L'origine du nom du village vient des antiques fours utilisés dans le traitement des minerais de fer.
 A l'entrée du village se trouve  l'Ecole de Dressage (vers 1884). L'école de dressage de chevaux de selle et d'attelage est montée par le marquis de Pomereu. Il permet l'expansion de l'élevage du cheval demi-sang ou AQPS : autre que pur-sang dans la région.
 Cet établissement d'apprivoisement et d'entraînement des chevaux est désormais un poney-club.
 Je poursuis ma route vers le centre du village et m'arrête devant l'ancienne Halle Sainte-Catherine (XVIIIème siècle). La grande halle  des maîtres verriers est bénie le 4 décembre 1779 par l'abbé Piron, curé de Maisons-en-Longue-Salve. Le même jour, le feu est allumé dans le four de gobelets. La Verrerie royale de Sainte-Catherine peut commencer sa production. Le marquis de Vogüe, propriétaire des lieux, fait agrandir les bâtiments et construire de nouveaux logements pour ses ouvriers.. Cinq fours sont en activité en 1791. Deux ans plus tard, la verrerie et ses dépendances deviennent des biens nationaux.
 Déclarée en faillite en 1809, puis en 1810, la Verrerie royale de Sainte-Catherine est cédée à François Pouyat de Limoges qui y installe sa manufacture de porcelaine. L'année suivante est constituée la société collective Pouyat-Frères-Le Bourgeois et Cie, en association avec Guillaume Le Bourgeois. Elle se développe très rapidement, si bien qu'en 1819, la liste des articles comprend plus de 230 modèles. Après une grave crise en 1830, la manufacture compte 149 ouvriers en 1858. Elle ferme définitivement en 1865 alors qu'elle emploie 170 ouvriers.
 Au bout de la place Pouyat se trouve l'Eglise Saint-Jean-Baptiste (XIXème siècle). Elle est consacrée en 1837. Elle remplace l'église de l'ancienne paroisse de Maisons-en-Longue-Salve, construite au XIIème siècle et détruite au milieu du XIXème siècle.

Cette église renferme des vitraux qui datent de 1870.

 En son sein, se trouve un confessionnal en bois de chêne du XIXème siècle. Il est orné de décors sculptés, bas-reliefs d'épargne pour les rameaux feuillus ou rapportés pour la coquille et les fleurs. C'est un meuble d'angle à façade de plan concave-convexe-concave à découpes supérieures cintrées.
Au dessus du confessionnal se trouve une huile sur toile (180x150 cm) du XIXème siècle représentant l'Annonciation. Ce tableau de style classique date sans doute du premier Empire. C'est une copie de l'Annonciation de Caminade (1783-1862) conservée à l'Eglise Saint-Etienne-du-Mont à Paris. Cette scène représente la rencontre de l'archange Gabriel et de Marie. Il lui annonce qu'elle va enfanter un fils, Jésus "qui sera appelé fils du Très-Haut". Marie, vierge, demande comment se produira ce prodige. "L'Esprit saint viendra à toi (..) voilà pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu" lui répond Gabriel. Cet épisode biblique est relaté dans l'Evangile de Saint Luc.

A droite se trouve une deuxième huile sur toile (180x120 cm) du XIXème siècle représentant Saint-Jean-Baptiste. Dans cette représentation, le saint présente l'Agneau de Dieu comme le confirme l'inscription sur son bâton :"ecce agnus dei". Jean est considéré comme le dernier des prophètes. Il mène une vie d'ascète, annonçant la venue proche du Messie et baptise Jésus en qui il reconnaît l'envoyé de Dieu. Celui-ci dit de lui : "Je vous le déclare, parmi ceux qui sont nés d'une femme, aucun n'est plus grand que Jean (Luc 7, 24-28). Emprisonné pour avoir dénoncé la liaison d'Hérode Antipas et d'Hérodiade, la femme de son frère, Jean-Baptiste est décapité à la demande de Salomé, la fille d'Hérodiade.

 Je quitte cette église pour me diriger
 vers l'Ecole de Filles (seconde moitié du XIXème siècle). Construite derrière l'église, l'école, originellement réservée aux filles, devient primaire et mixte. Au cours du XIXème siècle, le réseau scolaire se met en place progressivement dans la Nièvre. En 1832, 46 communes sur 95 n'ont pas encore d'école. Cependant on en dénombre cinq à Fours en 1833 : primaire, publique ou privée, de garçons, de filles ou mixtes. Le développement du système éducatif, en particulier pour les filles, va de pair avec l'instauration de la loi Guizot en 1833, puis des lois Jules Ferry de 1879 à 1883.
 En quittant Fours, je croise le Lavoir de la Picherotte (XXème siècle). Les nombreux lavoirs sont encore utilisés dans cette région au milieu du XXème siècle. Celui de la Picherotte garde sa charpente et son toit de tuile. 
 Son bassin rectangulaire est creusé directement dans le sol, obligeant les lavandières à s'agenouiller pour laver le linge.

 Je regagne Saint Honoré les Bains par Remilly. En cours de route, je croise mes premiers champignons et n'hésite pas à les cueillir. Au total j'aurai accompli 43 kms avec un dénivelé de 433 m et une belle température de près de 25°.