samedi 23 juin 2012

SEMELAY

Je commence ici le premier des 12 circuits qui vont me faire parcourir le Canton de Luzy. Ce matin, il fait 19°, il y a un beau soleil, le vent venant de l'ouest souffle à 10kmh environ.

Le parcours vise à tourner autour de Sémelay.


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Je quitte donc Saint Honoré les Bains

et prends la route menant à Luzy et déjà la route s'élève.



 Un peu plus loin pour rejoindre le Manoir de la Bussière, la route devient un vrai sentier instable fait de cailloux et de touffes d'herbes.

 J'arrive au pied du Manoir de la Bussière, dressé sur son plateau. Ce manoir remplace au XVème siècle une construction plus ancienne qui appartient à la famille de La Bussière depuis le XIIème siècle. Du Manoir on entend un air connu des Creedence Clearwater Revival, toute ma jeunesse.
Le Manoir se trouve dans un écrin de verdure et de paix surplombant la vallée de la Villette.
Il échoit en 1567 à Imbert de Paris et les Charleuf l'achètent en 1792.
 En haut de la tour, une bretèche et des cannonières en assurent lza défense puis disparaissent : il ne reste qu'un corps de logis carré, une tour d'escalier hexagonale et une vaste cheminée du manoir d'origine.
 A noter ce Manoir est aussi un gîte rural et à mon arrivée je rencontre ses locataires, à la sono pleine puissance, qui me proposent une bière, offre que je décline vu le kilométrage restant.
De la terrasse située devant le manoir s'étend un vaste panorama découvrant les marges du Morvan.

 Je quitte le Manoir et entame une longue descente  jusqu'au
 lieu dit Pont Jaillery où je m'arrête devant une motte datant du 1er siècle avant J. C. Située dans la vallée et entourée de fossés inondables, cette motte est l'une des rares qui subsistent parmi celles qui défendaient la vallée de l'Alène. Des sondages ont permis de retrouver des tessons du second âge du fer, ce qui atteste une origine protohistorique.

 Je poursuis ma route qui maintenant se met à remonter avec des passages à 8%, puis plonge de presque 100 m
 vers l'Alène que je franchis au sortir de Mont. L'Alène prend naissance sur le territoire de la localité de Poil, dans le parc naturel régional du Morvan, sur le territoire du département de la Nièvre, à six kilomètres au sud du Mont Beuvray La longueur de cette rivière est de 56 kms.
Je me dirige alors vers Sémelay et pour celà il faut encore monter. En route, j'atteins le Château du Plessis.

Ce château, reconstruit au cours du XIXème siècle, possède un toit à la Mansart, dont chaque extrémité supporte une poivrière sur culot.

 En poursuivant ma route, je longe la Motte de Montécot qui assurait à l'époque gauloise, gallo-romaine et médiévale la défense de l'Alène au niveau d'un resserement de la vallée, motte associée à deux petits points fortifiés situés sur l'autre rive. D'une origine vraisemblablement gauloise, elle est réutilisée à l'époque gallo-romaine, puis constitue le support d'un château médiéval auquel succède sans doute le château du Plessis.

 Plus loin, je tourne et "plonge" - le mot n'est pas trop fort- vers le Moulin de Montécot. Son existence est attestée depuis 1750, mais il peut être plus ancien. Tandis que l'Alène cesse d'être un simple ruisseau pour devenir une rivière, il est amélioré et fonctionne encore durant les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale.

Sa roue de métal est typique du début du XXème siècle par ses aubes courbes rivetées.

Je reste un long moment à circuler dans cet endroit

 tranquille et visuellement beau. L'endroit rêvé pour se baigner quand il fait très chaud ...
Pour sortir de cet endroit, il faudra mettre très "petit" car la pente à négocier tournera autour de 10-11%. Qu'importe car bientôt Sémelay est en vue. Le nom du village viendrait du bas latin "simelayum", qui désigne peut-être Sémélé, la mère de Bacchus.

 Parvenu au centre du Village, je fais une halte à l'Eglise Saint-Pierre (Seconde moitié du XIIème- XVIIIème-XIXème). Cette église était au Moyen-Age celle d'un prieuré bénédictin dépendant de l'Abbaye de Cluny. Construite selon un plan en forme de croix latine,
 elle posséde abside et absidioles en cul de four. Son clocher se dresse sur la croisée du transept. Deux travées de la nef s'effondrent au cours du XVIIIème siècle; l'église, en mauvais état, est alors amputée et perd également sa façade romane. 


Elle subit en 1846 une restauration qui obstrue les ouvertures hautes du vaisseau et prive la nef de lumière. Une flèche surmonte le clocher roman en 1890.

De nombreux châpiteaux sculptés ornent l'intérieur de l'Eglise :  ici celui dit  des Atalantes (XIIème siècle)
Toujours à l'intérieur se trouve un Bois Polychrome du XVIIème siècle représentant Sainte Anne et la Vierge. Cette statue représente l'éducation  de la Vierge Marie par sa mère Anne. Cette évocation d'Anne est traditionnelle : en effet, la patronne de la Bretagne figure souvent avec Marie enfant dans ses bras, ou l'instruisant dans l'art de lire ou de coudre.
 Enfin le chapiteau dit de "La Luxure". La Luxure est symbolisée par deux serpents qui tètent une femme pendant que le Démon, figuré par un personnage aux pieds griffus, lui tend un fruit. L'illustration de ce pêché capital reprend ainsi le thème du pêché originel.

 Contre l'Eglise on signalera un excellent restaurant qui vaut l'arrêt !
Il ne reste plus qu'à rentrer sur Saint Honoré et pour cela il faut .... monter. D'abord 100 m de dénivelé vers Montaron.

 puis encore 100 m dans la forêt
 pour atteindre la Vieille Montagne au terme d'une pente à 14% dans le dernier kilomètre.
 Après une longue et raide descente, j'aperçois Saint Honoré, terme de ma ballade de 45 kms avec un dénivelé de 882 m.



samedi 2 juin 2012

VILLAPOURCON

Ce Samedi le soleil est bien présent et à 9h30, je quitte Saint Honoré les Bains pour accomplir le dernier circuit "vélo-découverte" du canton de Moulins Engilbert. La température est de 25° et un vent léger venu du sud vient rafraîchir la campagne environnante.


A la sortie de Saint Honoré, il y a la première côte qui mène à Préporché.
 Puis c'est la descente vers Achez. Au loin, j'aperçois les collines de ma destination de la journée.
 A partir de Villars et jusqu'au Mousseau la route ne cessera de monter avec parfois des passages à 13%.
 Après Les Mousseaux, c'est la première halte devant son moulin, datant de 1754. La commune de Villapourçon compte jusqu'à sept Moulins. Seuls deux d'entre eux ont conservé leur aspect primitif. Le moulin du Mousseau est demeuré en l'état, gardant notamment, fait exceptionnel, sa roue.
Je repars en franchissant la Dragne qui  prend naissance sur le territoire de la localité de Villapourçon.
 Après une bonne descente, il faut à nouveau remonter. Parti de 335m, il me faudra atteindre 625 m beaucoup plus loin. Mais, en début de pente, je m'arrête au lieu-dit La Courbasse devant les dépendances du château de Villapourçon (XVè-XIXème siècle).
 Le nom de "Cour Basse" est sans doute une inversion du terme ancien "basse cour". Les dépendances du château sont les bâtiments d'exploitation et la tour carrée du colombier, qui délimitent une grande cour. Le château lui-même, probablement édifié sur une motte voisine, est détruit au XVème siècle.
 Plus loin, j'aperçois Villapourçon. Le village est situé dans une cuvette ouverte vers l'Ouest, dominée par les bois de la Gravelle, le mont Prémeley et la forêt de Châtillon. Formation médiévale en Ville- « domaine rural » suivi du mot porc dérivé avec un suffixe -ion, c'est-à-dire « porcin ». Elle se référe à un élevage de ce type. Une exploitation vouée à l'élevage des porcs s'y serait implantée. Cet élevage n'était pas le seul dans la région, par exemple Préporché laisse bien entendre son origine. L'élevage des porcs était une spécialité gauloise, comme le rapporte Strabon.
 Le village fut en partie détruit durant les guerres de Religion, en particulier son église (Saint Symphorien) abattue en 1574, reconstruite puis détruite en 1793 sur ordre de Joseph Fouché. Le village fut sur le devant de la scène publique après qu'une bande de malandrins assassine en 1817 le meunier du lieu-dit Fragny, avec sa famille, ce qui amena l'installation de la guillotine dans la ville de Château-Chinon après les condamnations à mort de six des assassins.

 Je quitte Villapourçon pour me diriger vers Rangère et la route partie de 400 m va monter autour de 620m par une pente tournant autour de 6%. Heureusement c'est à l'ombre .... Arrivé à Dragne, je tourne à gauche, direction le "Haut du Chêne",
 que j'atteins plus loin. Là je me trouve face à un chemin empierré que je vais négocier à pied jusqu'à l'entrée de Rangère compte tenu de la pente sévère.
 Là, j' aperçois le plan d'eau au creux de la verdure.
 Dans le village, je m'arrête devant une originalité : un vantail de porte. Ce vantail bas est appelé "preum" ou "prond" selon les lieux. En bois ou en fer, il est de facture rudimentaire et ne présente aucun décor particulier. Venant doubler la porte d'entrée de l'habitation, il permet d'aérer la pièce tout en maintenant son accès fermé, empêchant ainsi les animaux de s'introduire et les enfants de sortir. En outre, lorsque le fiancé est présenté à la famille, la position de cette petite porte donne des indications muettes sur les chances de succès du jeune homme.
 Je m'emploie ensuite à rejoindre Dragne en faisant le tour de l'Etang
 qui est issu d'une retenue artificielle.
 Je quitte ce très bel endroit pour descendre vers Dragne.

Au pied de la retenue, je m'arrête devant le moulin de Rangère (1690). Le village de Rangère, fief dépendant des seigneurs de La Montagne, compte deux moulins, installés de part et d'autre de la route qui monte au mont Beuvray. L'un destiné aux grains pour les animaux, est en ruine. Celui-ci, en revanche, produit encore, en 1926, 18 quintaux de farine de blé. Par la suite, des travaux d'adduction pour l'approvisionnement des habitants, effectués en aval du barrage de Rangère, rendent le débit de l'eau trop faible et entraînent la fermeture du moulin en 1955.

 Ensuite c'est la belle descente vers les Bourbas
 avant d'attaquer la dernière difficulté de la matinée, la montée vers le lieu-dit préféré d'Obélix ....
 Puis c'est la descente de 9 kms vers Saint Honoré avec toujours cette vue panoramique sur la plaine de la Loire

Bientôt Saint Honoré est en vue. J'achève mon circuit de 41 kms avec une température de 31° et un dénivelé total de 842m, ce qui explique sûrement ma moyenne laborieuse.